Newsletter 2020 / PAYS-BAS


Retrouvez ici les newsletters complètes du festival. (par ordre décroissant)

Des jeux et tuto ateliers relatifs au thème sont disponibles sur simple demande.


Newsletter 5 du 7 mai 2020




Chronique d'un néerlandais en France



Dernière chronique de Marie et Harrie, professeurs à la retraite et installés en France depuis de nombreuses années. Cette semaine parlons des provinces de l'est et du nord. 


Les Pays-Bas .... et pourtant (suite).

Dernière chronique de Marie et Harrie, professeurs à la retraite et installés en France depuis de nombreuses années. Cette semaine parlons des provinces de l'est et du nord. 
Si les Pays-Bas sont plus ou moins surpeuplés dans certaines régions, ce n’est moins le cas dans ces provinces-là . Allez-y si vous cherchez des régions plus rurales. 

La Gueldre (Gelderland) est la plus grande province. On pourrait dire qu’elle sert de transition entre la Hollande et l’est du pays. Il y a le grand parc naturel  de "Hoge Veluwe" mais les amoureux de la nature apprécierons aussi le "Land van Maas en Waal", la "Gelderse vallei", le "Land van Nijmegen" et la campagne du "Achterhoek".

Veluwe

Cette province a plusieurs villes qui ont toutes un vieux centre où il fait bon se promener. Nimègues est la ville la plus ancienne des Pays-Bas. 
A voir : des restes d’un château de Charlemagne (Valkhof, avec un musée archéologie et art portant le même nom), les quais le long du Waal, (un défluent du Rhin), la ville basse, le vieux centre…  

Nimègue

Un peu plus au bord du Rhin vers le nord se trouve la ville d’Arnhem dont le vieux centre se compose de 8 quartiers chacun ayant son propre caractère. Quelques autres villes qui méritent une visite sont Zutphen, Harderwijk et Apeldoorn.
En Guèldre il y a un grand nombre de musées dont le plus connu est le Musée Kröller-Müller. La visite s’impose : une grande collection de van Gogh, mais aussi Monet, Picasso et Mondrian, puis dans le parc quelque 160 sculptures d'artistes iconiques – d'Aristide Maillol à Jean Dubuffet, de Marta Pan à Pierre Huyghe – sont disséminées. 
Spécialités culinaires : Gelderse rookworst (saucisse fumée), kruudmoes (orge, lait fermenté, lard, raisins secs, rookworst et épices).


Oeuvre de Dubuffet au Kröller-Müller

En Overijssel il y a quelques belles villes et un des villages les plus visités des Pays-Bas. Il s’agit de notre Venise du Nord, Giethoorn qui vaut le voyage, mais attention,  vous n’y serai jamais seul, sauf pendant le confinement… 
    
Giethoorn

Dans le vieux centre-ville historique de Deventer se trouve la place du marché « le Brink » avec « le Waag » (poids public) qui abrite le musée de la ville (peinture et histoire).

Deventer

Comme Deventer, Zwolle est située sur l’IJssel (défluent du Rhin). Cette ancienne ville fortifiée a une cathédrale gothique richement décorée qui possède une des plus belles orgues des Pays-Bas. Sa tour le Peperbus (nommée poivrière à cause de sa forme) est depuis des siècles le symbole de la ville. Le musée « de Fundatie » abrite une grande collection de peintures et de sculptures, principalement contemporaines (Corneille, Toorop, Mondriaan, Zadkine, Appel…).

Les orgues de Zwolle

D’autres musées intéressants se trouvent à Enschede (le Rijksmuseum Twenthe) et surtout à Gorssel, un musée moins connu le « More Museum », avec des œuvres du réalisme moderne de l'artiste Willink. 

Autoportrait de Carel Willink

La nature ? Le parc naturel de Weerribben (à bicyclette, à pied ou en canoë) et le Sallandse Heuvelrug. 
Spécialités culinaires : Deventer koek (genre de pain d’épices), dikke jennensoep (soupe à base de haricots blancs).

Vous connaissez les dolmens de la Bretagne. Savez-vous qu’on en trouve partout en Europe ? Notamment dans la province de Drenthe, où on les appelle « Hunebedden ». 

Henebed

Cette province – la moins peuplée des Pays-Bas – est comme Groningue, une province agricole où il fait bon se promener à pied ou à bicyclette dans les pays composés de sols tourbeux(tourbières) et sableux. Dans la ville d’Assen vous trouverez le « Drents museum », avec des expositions temporaires et une collection permanente intéressante.

Fochteloërveen Tourbière

Une visite de l’ancien camp de détention nazi à Westerbork est impressionnante et oblige à réfléchir sur la condition humaine.
Spécialités culinaires : Drentse kosterworst (saucisse sèche), kniepertie (gaufre fine et dure).


Monument de Westerbork

Groningue (Groningen) est une province qui devient de plus en plus attrayante pour les touristes et non seulement pour la belle capitale de Groningue dont le superbe musée a été déjà été cité dans ce blog. La ville d’origine médiévale possède aussi sa fameuse tour la Martinitoren, une cathédrale gothique, une belle gare du 19ème siècle et un centre-ville agréable.

Martinitoren Groningue

Gare de Groningue

Une randonnée guidée dans le Waddenzee (la côte) par marée basse est sensationnelle. Dans l’arrière-pays l’exploitation de la tourbe a séché les tourbières. Il reste un réseau presque mathématique de canaux. Dans la partie est de Groningue il y a des terres sablonneuses. Puis il y a les Wierden, des tertres souvent dominés par une église. Tout cela invite à des randonnées. 
Spécialités culinaires : spekdikken (genre de crêpes avec des lardons), Groninger koek (pain d’épices).

Wierde d'Ezinge

La Frise est une province bilingue, on y parle le néerlandais et le frison, qui n’est pas un dialecte mais une langue germanique comme le néerlandais. « Le Petit Prince » a été traduit en frison !
La province comprend également la plupart des îles dans la mer des Wadden, des coins de nature paradisiaque avec des phoques en hors saison… 

Mer des Wadden

Leeuwarden, la capitale, est une ville où le mélange de l’architecture moderne et ancienne est une réussite. Le musée « Fries Museum » possède une belle collection permanente mais les expositions temporaires sont peut-être les plus intéressantes. 

Leeuwarden Fries Museum

Si vous visitez Heerenveen, ne manquez pas le Museum Belvédère, musée d’art moderne et contemporain. Faites-y aussi le circuit pédestre, « le Walk of Fean » le long de nombreuses statues. 

Musée Belvédère

La Frise a un grand nombre de petites villes où il fait bon se promener, Dokkum, Franeker, Sneek (belle poterne), Drachten… La nature a été bien pourvue : les îles des Wadden, les Friese Wouden, le Kleistreek. Aventurez-vous (à pied) le long des canaux ou de la mer. Vous ne serez pas déçu.
Spécialités  culinaires: Beerenburg (genièvre aux herbes), Âldfrysk Winteriten (du porc mijoté avec des légumes et des herbes).

Sneek la Poterne

Et pourtant… (fin)

Et voilà.. est-ce tout ? Non, il reste deux provinces dont je n’ai rien dit… d’ailleurs elles font plus au moins parties de la « Hollande ». Nous revenons donc au début de ces articles. 

J’ai cité la ville d’Utrecht, une ville à ne pas manquer avec ses canaux, ses ruelles, son « Centraal Museum ». Mais il existe aussi la province d’Utrecht avec ses vieilles villes et sa nature où l’eau joue souvent un rôle éminent. Ainsi, il y a les villes d’Amersfoort, d’Oudewater, de Zeist…, et la nature du "Vechtstreek", des "Loosdrechtse plassen", de l’"Utrechtse Heuvelrug"… 
Spécialités culinaires : Vijfschaft (haricots rouges, carottes, oignons, pommes de terre, pommes, lardons et saucisse fumée), Utrechtse sprits (genre de biscuit sablé).

Oudewater

Utrecht

La grande digue de fermeture (afsluitdijk) relie La Frise à la Hollande septentrionale. Elle enferme l‘ancien Zuiderzee dont une grande partie a été « poldérisée » pour créer la 12ème province, Flevoland. Nos compatriotes y ont construit des villes neuves comme Almere et Lelystad. L’agriculture domine dans cette province, mais il y a aussi quelques réserves naturelles comme les "Oostvaarderplassen" et les "Lepelaarplassen". 

Utrecht et ses canaux

Le saviez-vous ?
La Hollande ce n’est donc que les deux provinces de « Hollande » où on pourrait ajouter Utrecht et Flevoland. Ces 4 provinces forment presqu’une grande ville à elles-seules, ayant comme centre Amsterdam, Rotterdam, La Haye et Utrecht. Cette grande agglomération porte un nom : le Randstad (ville de la bordure)… 
Et les Néerlandais se servent de ce nom depuis longtemps avant la naissance de l’agence d’intérim d’origine néerlandaise  à qui la région a patronné son nom. 
Patiner sur les Loosdrechtse Plassen


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Newsletter 4 du 24 avril 2020




Une histoire de fleurs




Alors que le CPIE de la Corrèze et la bibliothèque de Neuvic souhaitaient nous parler des fleurs lors d'un atelier et de lectures de contes, tentons de comprendre pourquoi les fleurs sont aussi importante aux Pays-Bas, tant dans l'économie du pays que dans l'imaginaire collectif.

Aux Pays-Bas, la fleur représente un énorme business et principalement celle à bulbes : tulipes, jacinthes, jonquilles ou encore narcisses etc. Le pays en produit 10 milliards chaque année et possède le plus grand marché aux fleurs du monde.



Mais en ces temps de crise liée au Covid19, le marché s’effondre. La fermeture des marchés et commerces, ainsi que le confinement de la population ordonné dans plusieurs pays d’Europe, entraînent des conséquences dramatiques pour le secteur horticole néerlandais puisque entre 70 et 80% de la production est détruire depuis la mi-mars. La même chose est aussi visible en France.

Un marché mondial

Les Pays-Bas captent 60 % des échanges mondiaux de fleurs
Et dans neuf cas sur dix, elles ont transitées par les Pays-Bas, plaque tournante du négoce des fleurs. Premier importateur et exportateur mondial, le pays est aussi le premier producteur en Europe, et le premier producteur mondial de tulipes. 
Les plantes d’ornement représentent 6,5 milliards d’euros pour l’économie néerlandaise. Pas moins de 7 % de la surface agricole utile des Pays-Bas est consacrée à la culture des fleurs. Les autres exploitations agricoles sont celles dédiées aux pâturages, aux fruits et légumes, aux céréales etc.... Climat incertain oblige, une large proportion de ces cultures est installée sous serre. Les Pays-Bas en comptent 10 000 hectares, dont 9 000 dans la région de Westland, au sud de La Haye. La ville de Westland elle-même a été baptisée « la ville de verre ». Sous ces abris vitrés, des ordinateurs régulent nuit et jour l’humidité de l’air, la température et la lumière en ouvrant et fermant les panneaux et les stores, en allumant ou éteignant les lampes. La quantité d’eau et de nutriments dans lesquels baignent les racines des fleurs est aussi contrôlée par l’informatique.
Aussi afin de réduire la facture énergétique, de plus en plus de serres se couvrent de panneaux solaires et utilisent la géothermie.


Comment la tulipe est-elle devenue le symbole des Pays-Bas ?

En provenance de l’Empire ottoman, où le Sultan Soliman Ier eut un véritable coup de foudre pour cette fleur vive et gracieuse. Son nom vient du turc tulbend qui signifie turban. Elle fut introduite en Hollande à la fin du 16e siècle, où elle fut cultivée pour la première fois par le célèbre botaniste Charles de L'Écluse (natif d’Arras). La tulipe  fait aussitôt  sensation auprès des Néerlandais qui en ont fait leur fleur nationale. C’est le début d’une longue histoire d’amour entre la tulipe et les Pays-Bas.
La tulipe est sans doute l’une des fleurs les plus cultivées au monde et les plus vénérées… 


Où vivre l’expérience des champs de fleurs ?

Au printemps, diverses manifestations liées aux tulipes ont lieu dans tout le pays. 
Chaque année, les plus belles fleurs  sont exposées dans plusieurs parcs dont le plus renommé est le Keukenhof, situé à Lisse, à quelques kilomètres au sud-ouest d’Amsterdam. Ce parc a été créé au 16e siècle dans le domaine de Teylingen, propriété de la comtesse Jacqueline de Bavière. Elle aimait se promener et cueillir les plantes aromatiques de son jardin pour la cuisine du château, d’où le nom Keukenhof qui signifie « jardin de la cuisine ». Le jardin fut ensuite transformé successivement en 1857 par des architectes et en 1949 par un groupe de bulbiculteurs.


© Nikolay N. Antonov

Visitez également le  Kop van Noord-Holland, morceau de terre entre la mer du Nord et le lac de l'IJssel avec le plus grand champ ininterrompu de bulbes à fleurs au monde.
Ce polder du Nord-Est est apparu avec l'assèchement de la Zuiderzee. De nos jours, vous trouvez ici principalement des champs de fleurs. Tous les ans au mois d’avril a lieu le festival de tulipes qui réunit de nombreuses manifestations.

Des défilés de chars (corso)  fleuris et flottants

Le corso fleuri de Zundert (à la frontière avec la Belgique) transforme la petite ville tous les ans en septembre et ce depuis 1936. Une vingtaine d'associations de voisins construisent les chars les plus beaux uniquement avec des dahlias.
Le corso flottant du Westland (Naaldwijk, Maassluis, La Haye et Deft) est un événement festif sur l’eau se déroulant pendant trois jours sur le premier week-end d'août. Des dizaines de bateaux sont décorés de fleurs et de légumes, selon un thème différent chaque année.


Corso flottant du Westland, 2018 - Crédit Zoom.nl 


Source sur ce site 


Retrouvez sur la page confinement un atelier en fleur recyclée.




Un van Dyck en Haute-Corrèze




En préparant le festival, Julie Duponchel ancienne animatrice du Pays d’Art et D’Histoire Hautes Terres Corréziennes et de Ventadour s’était penchée sur la « La vierge aux donateurs » du peintre flamand Antoine Van Dyck, dont nous pouvons admirer une copie dans l’église de Saint Dézéry à côté d’Ussel.

En effet, la petite église de Saint Dezery (Ussel) conserve une copie du tableau "La Vierge aux donateurs" du peintre flamand Antoine Van Dyck. 
Elle a été réalisée en 1870 par  Antoine Napoléon Brunet de Boyer. C'est à cette époque que l’église est reconstruite, comme plusieurs autres églises de la région(St-Etienne-aux-Clos, Combressol, Soursac…). 
En effet, le XIXe siècle est une grande période de reconstruction et de rénovation d’églises, en raison de leur mauvais état et de la forte croissance démographique. Pour meubler ces nouveaux édifices, le clergé et les communes se tournent vers l’état qui y déposent des œuvres grâce à la constitution, tout au long du XIXe siècle d'un fonds d'art contemporain. Il peut s’agir d'œuvres originales ou de copies. Car copier une œuvre à cette époque n'est pas mal vu. Au contraire, copier une œuvre est une étape-clé de la formation des artistes. Une bonne copie est même considérée comme l’équivalent de l’original puisque qu’elle a su garder l’essentiel de l’intention de l’artiste. Plusieurs copies du tableau de Van Dyck ont été réalisées par différents peintres et déposés dans des églises françaises. 
Peint vers 1630, le tableau d'Antoine Van Dyck est entré dans les collections de Louis XIV  à la fin du 17e siècle et se trouve au Louvre depuis le 19e siècle au Louvre.

Voir sa notice sur site du Louvre


Antoine Van Dyck

Né en 1599 à Anvers, son talent de peintre se révèle très jeune. Il est notamment l'assistant de Pierre Paul Rubens qui est déjà un peintre très reconnu. Il part en Angleterre dès 1620 où il découvre notamment la peinture du Titien. Il se rend en Italie l'année suivante où il reste plusieurs années et étudie les grands maîtres de la Renaissance italienne. Son succès dépasse les frontières et il est rappelé par le roi d'Angleterre, Charles Ier, grand passionné et collectionneur d'art. Il est nommé peintre principal en ordinaire de sa Majesté. Malgré quelques séjours en Flandres et en France, il passé la plus grande partie de la fin de sa vie et de sa carrière outre-manche où il peint de nombreux portraits de la famille royale. On lui doit entre autres 40 portraits du roi d’Angleterre. Parmi ses tableaux les plus connus : Charles Ier, roi d'Angleterre (1600 - 1649),
dit Portrait du roi à la chasse à voir ici 
Il meurt en 1641 à Londres. Il est aujourd’hui considéré, avec Rubens, comme l'un des principaux peintres flamands de l'époque baroque.

Copie d'après "La Vierge aux deux donateurs"d'Antoine van Dyck, 1630, huile sur toile, 250 x 191 cm.




Une immersion dans les peintures de van Gogh



En clôture de festival, le cinéma de Meymac proposait le film d'animation "La Passion Van Gogh" sorti en 2017.

Film d'animation britannico-polonais de Dorota Kobiela et Hugh Welchman, il est inspiré par la vie de Vincent van Gogh, et se caractérise par un format inédit : l'animation est effectuée à partir des toiles du peintre lui-même, copiées et modifiées de manière à composer chaque image du film. 

Le film a été récompensé par plusieurs prix notamment celui du public au Festival d’Annecy 2017.

"La Passion Van Gogh" donne vie à quelque 130 toiles du maître de l’impressionnisme. Ce long-métrage en peinture animée offre une reconstitution colorée de la vie de Vincent Van Gogh, à suivre comme un thriller. Pour bâtir son enquête, le film se réfère aux 800 lettres écrites par Vincent Van Gogh et débute à l’été 1891, soit un an après le décès du peintre. Armand Roulin, à qui Pierre Niney prête sa voix, est chargé par son père, facteur et ami de Vincent, de porter à son frère Theo l’ultime lettre que ce dernier avait adressé au suicidé.



© Loving Vincent, Sp.z.o.o Ltd., 2017

Chaque plan a d’abord été tourné en prises de vues réelles avec de vrais acteurs, puis peint à l’huile, "à la manière" de Van Gogh par 91 artistes. 
Pour un plan de 24 images par seconde (quand un personnage tourne la tête par exemple), il a fallu réaliser douze peintures ! Ils ont utilisé la rotoscopie, qui permet de reproduire avec réalisme la dynamique du mouvement des sujets filmés.
Cette immersion étrange nous mène au cœur de son processus créatif, de sa vision mentale et de son tumulte intérieur. Aux images s’ajoute la bande-son de Clint Mansell ( Requiem for a Dream, Black Swan), qui participe à l’intensité émotionnelle.

Source pour ces infos 

Extrait à voir ici 

Chronique d'un néerlandais en France


Dans cette chronique, Marie et Harrie professeurs à la retraite et installées en France depuis de nombreuses années,  nous parlent de leur pays, son histoire, sa langue. 
Cette semaine parlons des provinces du sud. 

Les Pays-Bas... et pourtant (1)

Tulipes, moulins, polders, vélos, Van Gogh et bien sûr le cannabis et le quartier rouge d’Amsterdam.  Ce n’est déjà pas mal, voilà ce que les amis français nous demandent à voir, lorsqu’ils vont visiter notre pays… Et pourtant.

Les Pays-Bas sont petits, la Nouvelle Aquitaine est deux fois plus grande. Par contre, ils comptent plus de 17 millions d’habitants, la Nouvelle-Aquitaine en a à peine 6 millions.
Les quatre plus grandes villes sont Amsterdam, Rotterdam, Utrecht et La Haye. Elles se trouvent dans l‘ouest du pays. La visite touristique se restreint  régulièrement à cette partie… Et pourtant.
Si vous cherchez les Pays-Bas des cartes postales et des tableaux du 17ème siècle  avec ses canaux et ses maisons typiques parfois en bois, oui, il faudra aller dans l’ouest... Et pourtant.

Et pourtant il y a tellement plus. Le nord, le sud et l’est sont trop souvent oubliés. Plusieurs musées ailleurs qu’en Hollande ont déjà été mentionnés sur ce blog. Il reste tant à découvrir en ce qui concerne la nature, la culture, les villes et les villages.
Prenez la carte des Pays-Bas et vous constatez que le pays est divisé en deux par les grands fleuves, le Rhin et La Meuse. La Hollande se trouve au nord dans l’ouest.  Aujourd’hui nous ne traverserons pas les fleuves.
Dans le sud, la Zélande, le Brabant Septentrional  et le Limbourg rappellent les Flandres belges avec des villes comme Middelburg, Bois-le-Duc et Maëstricht. 


 Maaetricht - Vrijthof
Sud de Limbourg

Cette dernière ne mérite pas sa réputation douteuse à cause du traité de son nom, elle est une des plus belles villes des Pays-Bas avec deux églises romanes remarquables. Ici vous êtes dans le sud du Limbourg, il y a les rares collines du pays dont le point culminant est de 322 mètres. La Tour Eiffel a 2 mètres de plus ! Le paysage est vallonné et rappelle un peu la Corrèze entre Tulle et Uzerche.  Ici vous trouvez des arbres fruitiers et même des vignes.


 Maaetricht : parc et remparts

Savez-vous qu’André Rieu,  mondialement connu, est Maestrichtois ? Il y  habite toujours.
Le Limbourg est une province avec le grand nombre de parcs naturels, un paradis pour les randonneurs avec des fermes carrées, construites autour d’une large cour.
Il y a un grand nombre de grottes creusées dans une pierre douce, calcaire qu’on appelle le mergel. Pendant la deuxième guerre mondiale on a caché dans l’une d’elle des tableaux du Rijksmuseum  dont « La Ronde de Nuit » de Rembrand. Vers 1900 des artistes amateurs se sont amusés à faire des copies de tableaux (dont la Ronde de Nuit) tout à fait remarquables sur les murs d’une grotte, le Zonneberg.
Le petit village blanc de Thorn vaut le détour avec  son église-musée baroque unique aux Pays-Bas. Weert a été élu la ville la plus verte du monde en 2014. Si vous aimez l’architecture moderne, visitez le nouveau Maankwartier (quartier de la lune) à Heerlen
D’ailleurs le Limburg est d’origine plus étendu : il existe une province belge qui s’appelle le Limbourg et en Allemagne le territoire s’étendait jusqu’à Aix-la-Chapelle. 

Quelques spécialités limbourgeoises : le lapin à la limbourgeoise (avec du  vinaigre,  du pain d’épices et de la mélasse de pommes (appelstroop)) et le rommedou (fromage limbourgeois). 


Heerlen : maankwartier

Le Brabant Septentrional a connu son âge d’or aux XIVe et XVe siècles (les Pays-Bas bourguignons).  Bois-le-Duc est une ville à ne pas manquer. C’est la ville où le grand peintre Jérôme Bosch est né et où se trouve la plus belle église gothique des Pays-Bas, la cathédrale Saint-Jean. 


Bois-le-Duc : Cathédrale St-Jean

La ville de Tilburg possède deux musées exceptionnels : De Pont, musée d’art contemporain, et le musée du textile.  L’ancien quartier industriel des chemins de fer est un bel exemple d’architecture moderne avec entre autre le Lochal, dénommé par un journal national néerlandais « le Centre Pompidou de Tilburg ». 


Tilburg : Lochal

Flâner dans les rues des villes du Brabant n’est pas une punition, prenons comme exemple Breda, Bergen-op Zoom et les petites ville de Heusden et de Woudrichem.  Mais promenez –vous aussi dans les parcs naturels, souvent formés par des dunes de sables, comme les Loonse en Drunense Duinen ou de Brabantse Wal. 

Quelques spécialités : worstenbrood (saucisses en croûte) et balkenbrij  (des abats, de la farine de sarrasin et des raisins secs).


Brabant : Loonse en Drunense Duinen

La province de Zélande (terre de la mer) a toujours dépendu de la mer du Nord. Elle se compose d’une série d’îles et presqu’îles, sauf la partie continentale, la Flandre zélandaise située entre la rive sud de l’Escaut et la Belgique. 
Dans cette province le combat contre l’eau est éternel. Après les inondations de 1953 qui ont couté la vie à 1800 personnes, on a développé le plan Delta. Grâce à la construction d’une série de digues, d’écluses et de ponts la Zélande est mieux protégée. Une visite s’impose. Promenez-vous dans les petits parcs autour des constructions comme Neeltje Jans et vous serez souvent agréablement surpris.



Zélande : Deltaplan x2

Ici vous verrez encore des gens (souvent âgés) en costumes traditionnels. Les promenades dans les dunes et le long des plages sont  inoubliables.
Les villes et villages ont un caractère typiquement hollandais et flamand en même temps.  Middelburg, la capitale, a un des plus beaux hôtels de ville des Pays-Bas et ses rues invitent à flâner.  Si vous voulez en savoir plus sur l’histoire de cette province, visitez le musée de Zélande.  
Parmi les autres villes qui valent une visite je cite Goes, Vlissingen et Zierikzee

Quelques spécialités : des moules et le Zeeuwse babbelaar (caramel dur zélandais)


 Zélande : Hôtel de ville de Middelburg

Zélande : Dunes et plage


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Newsletter 3 du 17 avril 2020


Invasion des vikings



Le cinéma de Meymac prévoyait un ciné-goûter-atelier autour du thème des vikings avec la projection du film d'animation "Vic, le viking", d'Eric Cazes. 
Vic est un jeune garçon pas très costaud et un peu trouillard. Manque de chance pour lui, son père Halvar est un chef de village qui rêve de voir son fils prendre sa succession ! Heureusement, Vic est très malin et dispose d’une imagination fertile qui lui permet de se sortir de tous les dangers. 
Pour voir un extrait c'est ici.



L'occasion de se pencher sur la présence des viking aux Pays-Bas.

La quasi totalité des Pays-Bas était occupée aux environs de 840 à 880, par le Viking jutes Rorik de Dorestad dont le nom est issu de la ville-capitale du royaume de Frise (au sud-est de Utrecht).
Située sur l'un des bras de l'embouchure du Rhin, Dorestad est une possession de Charlemagne dans l’Empire Carolingien. Elle permet la gestion de l’essentiel du trafic maritime de la région. 
C’est à cause de l’importante de son centre de commerce qu’elle attire l’attention  des Vikings. 
Elle est pillée à de nombreuses reprises à parti de 834. Les historiens estiment qu'environ 7 000 Vikings ont pris part à ce premier raid. La ville devient alors le centre du pouvoir de la principauté viking de Dorestad, entre 850 et 885.
La suprématie des Vikings fut stoppée en 920 quand le roi Henri 1er de Germanie libéra Utrecht. 
Les Pays-Bas sont alors réintégrés au Saint-Empire entre les 10e et 11e siècles.

De nombreux sites archéologiques et musées attestent de la présence des Vikings aux Pays-Bas.
Parmi les plus importants : 

> Le Parc Musée Archeon à Alphen-sur-Rhin qui propose une immersion dans la vie quotidienne des Vikings au IXème siècle à Dorestad, à travers la reconstitution de 3 bâtiments et la présentation d'activités artisanales. 

> Le parc Schothorst à Amersfoort, qui abrite une ferme médiévale véritable musée d'histoire vivante. 


> Le Centre d'Information Viking à Wieringen qui retrace l'histoire de cette commune, ancienne île colonisée par les Vikings, rattachée au continent avec la construction d’un polder.

> Le Fries Museum, ou Musée de Frise à Leeuwarden qui compte dans sa collection plus d'un million d'objets parmi eux figure notamment un anneau en or de l'Âge Viking.



> Le Rijksmuseum van Oudheden (RMO) ou musée national des Antiquités situé à Leyde. En avril 2020, le musée s'est porté acquéreur d'un anneau viking en argent du 10e siècle, découvert dans un champs près de Hoogwoud. Pour en savoir plus sur cette acquisition.

Source sur le site idavoll

Pour aller plus loin sur la présence viking aux Pays-Bas.

Des courts-métrages à tous âges


La médiatrice des cinémas de Egletons, Meymac, Neuvic et Ussel, Charline Fayret propose une sélection de courts-métrages néerlandais pour adultes et pour enfants.

> Pour les adultes

Anna and Bella de Borge Ring, sorti en 1984. Il a obtenu l’Oscar du Meilleur Court-Métrage d’animation en 1986. Deux sœurs font revivre leurs photos souvenir, de l’enfance jusqu’à aujourd’hui. Durée : 8 min 
Pour le découvrir voici un extrait



T.R.A.N.S.I.T de Piet Kroon, court-métrage d’animation sorti en 1998. Il a obtenu plusieurs récompenses internationales la même année au Canada, aux USA et en Angleterre.
L’histoire en flashbacks de deux amants : Oscar Bleek, boucher de profession, et Emmy Buckingham Parker, la femme d'un riche magnat du pétrole, à travers des vignettes-souvenir collées sur une valise. Depuis la fin de leur histoire dont la valise est le symbole, jusqu'à leur rencontre, sept séquences nous dévoilent à l'envers le périple mouvementé qu'a traversé ce couple mû par la passion. Durée : 11 min 53 s
Pour voir l'extrait

Les deux courts-métrages suivant ont été réalisés grâce à la technologie Blender. (voir plus bas)

> Pour les Adolescents :

Sintel de Colin Levy sorti en 2010. 
Sintel est une jeune femme solitaire qui recueille et élève des jeunes dragonneaux. Elle se lie d’amitié avec l’un d’entre eux, Scales. Quand Scales est enlevé par un dragon adulte, Sintel par à sa recherche. Durée : 15 min
Pour le découvrir c'est ici

> Pour les enfants : 

Big Buck Bunny de Sacha Goedegebure sorti en 2008.
Buck le lapin vit dans un monde merveilleux et coloré, il respire à plein poumons et admire les papillons. Quand trois rongeurs (Frank, Rinky et Gamera) viennent l’embêter et tuent sous ses yeux un papillon, Buck décide de se venger en préparant soigneusement ses pièges. Durée : 9 min 56 s
Voir l'extrait. 


La Fondation Blender est une organisation à but non lucratif responsable du développement de Blender, un logiciel libre pour la modélisation 3D pour des films d'animations et des jeux vidéo libres, présidée par le néerlandais et auteur originel di logiciel Ton Roosendaal. 

En 2006 les artistes et développeurs de la fondation créent le court-métrage "Elephants Dream" (projet Orange). En 2008, sort "Big Buck Bunny" (projet Pêche), puis en 2009 "Sintel" (projet Durian, en référence au durian, fruit d'Asie du Sud-Est).

En 2008 le jeu vidéo libre en 3D, sous licence Creative Commons  "Yo Frankie! " voit également le jour et suivront de nombreux autres projets.


Plus d'infos sur le site de la fondation.


Des estampes hautes en couleur


En 2019, l’artiste néerlandais Wim Jonkman faisait l’objet d’une exposition organisée dans la galerie du Musée du Pays d'Ussel, par l’Association des Amis du Musée d'Ussel. 
A défaut de s'essayer tout de suite à la technique de la lithographie, les artistes lithographes vous proposent de découvrir cet artiste étonnant aux estampes hautes en couleurs.

Wim Jonkman (1947, Winterswijk) a fait ses études à partir de 1966 à l’Académie Rietveld à Amsterdam et à la Rijksacademie. Il a vécu à Paris et travaillé à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts entre 1973 et 1979 avant de retourner vivre aux Pays-Bas. 

Son atelier, installé à Uithuizermeeden dans le nord des Pays-Bas, est appelé « Obelisk » ! L’artiste se sert de grandes pierres et de grandes presses pour réaliser ses estampes qui sont de taille et de style différents. Il utilise différentes techniques pour réaliser ses œuvres : dessin au crayon, robustes traits de pinceau ou encore impressions en de multiples couleurs, il aime la diversité. Il est possible d’interpréter ses œuvres, en rêve et réalité, de différentes manières.

Voici un lien vers l’une de ses vidéos en anglais, réalisée dans son atelier. Elle est originale à l’image du personnage de Wim Jonkman : 

Pour rappel, si vous avez envie de vous essayer à la technique de lithographie, l’association AIMU organise régulièrement des ateliers de formation durant l’été ! 


 © Wim Jonkman, "Fozjumo", lithographie, 56 x 76 cm.



Chronique d'un néerlandais en France


Les Pays-Bas et la Hollande

Afin de préparer au mieux cette édition dédiée aux Pays-Bas, nous avons fait quelques rencontres et discuté avec plusieurs néerlandais installés en Corrèze depuis quelques années. Parmi eux Marie et Harrie, professeurs à la retraite.

Dans cette chronique, ils nous parlerons de leur pays, son histoire, sa langue et pourquoi ses habitants aiment tant s'installer en France. 
Pour cette première, parlons un peu d'histoire... les Pays-Bas et la Hollande.

Y en a qui parlent de la Hollande, d’autres  des Pays-Bas. Nous, les Néerlandais disons Nederland  (= le Pays-Bas, au singulier). Il existe aussi  « het Koninkrijk des Nederlanden », le Royaumes des Pays-Bas, et « het Verenigd Koninkrijk der Nederlanden » le Royaume Uni des Pays-Bas, deux noms qui ne désignent pas la même chose. 
Initialement la Belgique et le Luxembourg font partie du royaume mais en 1830 la Belgique devient indépendante suivie en 1839 par le Luxembourg. Les trois pays collaborent aujourd’hui sous le nom du Benelux… 
Compliqué ?  Attendez ce n’est pas fini ! Ce petit pays a eu un grand nombre de noms. 

Les Romains sont venus chez nous aussi, surtout dans le sud et en Belgique. Les villes de Noviomagus (Nimègue), Coriovallum (Heerlen) et trajectum ad Mosam ( Maastricht) datent de cette époque. César parle de Belgica et des Bataves.

Au Moyen-Âge ce sont les provinces du sud (le Brabant – les Flandres) qui sont les plus importantes avec les villes d’Anvers, Bruges, Gant et Bruxelles (la Belgique).  On parle alors de Lage Landen (Pays-Bas !) ou bien des Flandres. 
Au 15e siècle les Bourguignons nous ont conquis et notre pays s’appelle Les Pays-Bas Bourguignons. 

Faisons un saut jusqu’en 1579. Par mariage, les Pays-Bas font partie de l’Espagne. La Republiek der Zeven Verenigde Nederlanden, les Provinces Unies, est fondée. Il s’agit de provinces protestantes  dans l’ouest (la Hollande) et dans le nord du pays et plusieurs villes dans le sud, désirant se séparer des Pays-Bas Espagnols. Tout cela pour des raisons autant politiques que religieuses. Les Provinces-Unies ne sont reconnues par l'Espagne qu'en 1648, à la fin de la guerre de Quatre-Vingts Ans. 

Cette république comprend plusieurs états plus ou moins indépendants et existe jusqu’en 1795 . En cette année les troupes françaises conquièrent le pays qui devient alors le « Bataafse Republiek » (République Batave). 

En 1806 Napoléon nomme son frère Louis Bonaparte, Roi de Hollande (!). Son règne est de courte durée (4 ans), et depuis les Pays-Bas sont un royaume. 
Willem I (Guillaume 1er) en était le premier roi.  



La France est divisée en régions et départements, les Pays-Bas en provinces. Il y en a douze. Plus de 6 millions des 17 millions de Néerlandais habitent dans les deux provinces qui s’appellent : la Hollande Méridionale (Amsterdam)  et la Hollande Septentrionale (Rotterdam, La Haye). La vraie Hollande, ce n’est donc que ces deux provinces… les Pays-Bas, c’est beaucoup plus.

Le mot hollandais est probablement dérivé d’un vieux mot néerlandais Holtland (houtland), pays plein de bois.
Il existe d’ailleurs un village dans la province d’Overijssel qui s’appelle Nederland. 
Si dans le monde entier la plupart des gens parlent de la Hollande, les habitants des 10 provinces autre que Hollande préfèrent parler de Nederland (Pays-Bas). Sinon, c’est un peu comme dire à un Ecossais qu’il est Anglais. 

Remerciement à Harrie et Marie Nelissen pour cette chronique.

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Newsletter 2 du 10 avril 2020




Une cuisine ouverte sur l'extérieur


La bibliothèque d'Egletons avait invité Régine Rossi-Lagorce afin qu'elle nous parle de la cuisine néerlandaise le temps d'une rencontre.
A défaut voici une présentation.

La cuisine néerlandaise est inspirée à la fois par son passé de pays agricole avec des plats copieux et nutritifs, mais également d'empire colonial (notamment Indonésie et Suriname) avec des saveurs épicées et sucré/salé avec des plats aux saveurs épicées et sucré/salé.

En outre, les Néerlandais apprécient également la cuisine chinoise et indienne. 

Le plat le plus important est celui du soir. Les néerlandais dînent tôt (vers 18h) comme dans la plupart des pays nordiques. Le midi ils mangent plutôt "sur le pouce" et le petit-déjeuner est un mélange de sucré-salé.
stamppot

Les légumes occupent une place importante dans l'alimentation. Ils sont consommés tels quels mais aussi en purée (comme le célèbre hutspot), en soupe (la erwtensoep) ou agrémentés d'une saucisse comme dans le stamppot


hareng

Ils sont suivis par le poisson : notamment le hareng cru ou mariné, mais aussi la sole, les moules. 


overjarige boerenkaas

Puis le fromage (nature ou épicé : ail, cumin, moutarde etc.) tel que le gouda, le fromage de Leyde dit Leidse kaas et l'Edamer de la ville d’Edam. Pour les palais plus fins, il est intéressant de goûter un boeren gatenkaas et un overjarige boerenkaas, fromages - souvent au lait cru - vieux et pleins de caractère.
Il faut signaler que les fermiers aiment élaborer de nouveaux fromages : ainsi le fromage de chèvre à pâte dure et le bleu à pâte dure sont des spécialités du pays.


rijsttafel

Très peu de viande mais vous trouverez tout de même les bitterballen (boulette de viande frit), les kipsaté (poulet avec une sauce à la cacahuète piquante) et aussi les rijsttafel (table de riz) sorte de pot-pourri de petits-plats aux saveurs indonésiennes.


poffertjes

stroopwafel

Bien-sûr les pâtisseries ne sont pas en reste : stroopwafel (gaufres fourrées au sirop de caramel), poffertjes (petites crêpes au sarrazin), appelgebak (tarte aux pommes), boterkoek (gâteau au beurre), flensjes (gâteau de crêpes), tompoes (millefeuilles) etc.... 


zout

Sans oublier les gourmandises à déguster (mais avec modération) à toutes heures : les zout (réglisses) sous toutes formes et à la fois sucrés et salés, et des caramels.


hagelslag 


Au petit-déjeuner on retrouve les hagelslag* (vermicelles au chocolat) sur une tartine de pain beurrée, le rinse appelstroop (caramel de sirop de pomme qui se tartine), le pindakaas (beurre de cacahuète)...
 // *pour l’arrivée d’un nouveau-né il est coutume de le déguster en le choisissant rose pour une fille et bleu pour un garçon. //

Pour les boissons
- la bière : Bavaria, Grolsch, Hertog Jan, Amstel, Amsterdam, Heineken, ou encore Dommelsch pour les plus connues, mais aussi issues de brasseries plus artisanales
- des liqueurs notamment l'advocaat (aux oeufs) ou le jenever (genièvre)
- du vin avec des cépages résistants aux conditions climatiques (pinot, cabernet, riesling, chardonnay principalement).
La viticulture aux Pays-Bas est attestée dès le haut Moyen Âge (968 dans les alentours de Maastricht). Elle atteint son apogée au cours des 14e et 15e siècle. Puis elle se mit à décliner à partir de la fin du 16e siècle avant d'être anéantie par le phylloxéra. Elle a, à nouveau, été développée dans les années 1970 et est devenue un fort secteur de croissance de l'agriculture néerlandaise.

Saviez-vous que c'est aux pays-Bas que naquit le beignet "américain"?


Ces pâtisseries qui ont fait le tour du monde et qui apparurent, pour la première fois au XVIe siècle le long des canaux. Ils étaient cuits dans l'huile et ils étaient si graisseux que les Hollandais les appelaient "olykoeks", ou gâteau huileux. Les pèlerins qui habitaient le pays emportèrent la recette en Amérique mais ils en firent de tous petits gâteaux, de la grosseur d'une noix, d'où l'appellation américaine "doughnut". 

Pour cuisiner des plats typiques néerlandais, on trouve de nombreux sites mais en voici un 


Pour le marché du fromage à Alkmaar avec le folklore traditionnel et la pesée,  voir la vidéo sur cette page

Art moderne et contemporain


Le Centre d'art de Meymac souhaitait mettre à l'honneur du 12 avril au 28 juin des artistes néerlandais œuvrant dans le champs des arts plastiques.
L'exposition Les Pays-Bas, l'autre pays des Beaux-Arts devait ainsi réunir une trentaine d'artistes dont Krijn de Koning avec une création in-situ.

L'exposition ne pouvant avoir lieu, vous pouvez cependant en voir la teneur sur ce document.

Aux Pays-Bas, de nombreux musées sont dédiés à l'art moderne et contemporain dont voici un petit tour non exhaustif  :

Moco - Amsterdam
> à Amsterdam
- Le Stedelijk Museum  : art moderne
- Le Moco museum : pop art, street art principalement.  

> à Amstelveen pas loin de La Haye
- Musée d'art moderne Cobra : œuvres majeures du Vrij Beelden (1945), une collection exceptionnelle du groupe Cobra (1948–1951) et du mouvement Creatie (1950-1955)


Van Abbe - Eindhoven

> à Eindhoven
- Musée Van Abbe, dont le bâtiment le plus récent a été réalisé en 2003 par l’architecte Abel Cahen. Il possède une importante collection qui couvre tout le XXe siècle  avec l’art conceptuel, le minimalisme, le pop art ou la sculpture contemporaine. En 2011, les collections du Van Abbe ont été présentées au CAPC musée d'art contemporain de Bordeaux. 


Groninger - Groningen

> à Groningen
- Groninger Museum qui est un très remarquable exemple de l’architecture postmoderne. Réalisé sous la direction de l’architecte italien Mendini associant une collection très variée - notamment expressionisme - à des expositions temporaires d’un grand intérêt.  

> à La Haye
- Gemeente Museum : art moderne, arts décoratifs, mode et instruments de musique
- GEM/Fotomuseum  avec une collection impressionnante de photographies contemporaines.


Bons-Enfants - Maastricht

> à Maastricht
- Musée des Bons-Enfants : combinaison de périodes artistiques. C'était à l'origine un musée archéologique, installé en 1885 dans un ancien couvent (des bons enfants). Il est transféré dans un nouveau bâtiment construit en 1995 par l'architecte Aldo Rossi (le même que celui du centre d'art de l'île de Vassivière), dans une ancienne zone industrielle.  Photo 4

> à Otterlo
- Le Musée Kröller-Müller héberge la deuxième plus grande collection de Van Gogh au monde : près de 90 tableaux et plus de 180 dessins. 


 
Witte de With - Rotterdam

> à Rotterdam
- Le centre d'art contemporain Witte de With date de 1990 et c'est la première structure consacrée à l'art contemporain a être construite à Rotterdam.  Photo 5
- Idem Le Kunsthal  par l'architecte Rem Koolhaas : avec un bâtiment à l'architecture moderne (1992) avec des matériaux et un design innovants.
- Boijmans Van Beuningen (fermé pour travaux jusqu'en 2026)

> à Wassenaar 
- Le musée Voorlinden : musée privé de l'industriel  Joop van Caldenborgh avec une impressionnante collection d'oeuvres de l’abstraction post Seconde Guerre mondiale, du groupe Zéro, en passant par le BritArt, l’École de La Haye et du réalisme magique. 

> sans oublier la foire PAN (Amsterdam) en novembre 2020 et le salon TEFAF (Maastricht) en mars 2021 pour les prochaines dates.


Littérature jeunesse


Depuis quelques années la littérature jeunesse connaît un essor hors de ses frontières. Qui n'a pas lu les aventures de "Petit Bond" de Max Velthuijs, "Yann" de Harrie Geelen ou "Billy" de Catharina Valckx que l'on trouve dans toutes les bonnes bibliothèques locales ?



Les médiathèques Haute-Corrèze et les bibliothèques d'Egletons et Neuvic prévoyaient de mettre à l'honneur la littérature jeunesse. 
Leurs sélections de livres seront disponibles dès la réouverture.

Mais la littérature destinée aux enfants ne se limite pas aux plus petits, mais se développe aussi pour les plus grands et les adolescents avec des albums, des poésies et aussi des romans souvent tirés de faits réels. Ils sont souvent novateurs tant par le contenu que par la forme. On retrouve notamment les écrivains Edward van de Vendel, Bibi Dumon Tak, les illustrateurs Marije Tolman site et Ludwig Volbeda site, et Joke van Leeuwen qui a la double casquette d'écrivain et d'illustratrice. 



Petit Renard couverture et intérieur

Ainsi on trouve en français les ouvrages de Edward van de Vendel et Marije Tolman avec "Petit Renard" Photos x2 et "Le choix de Sam" pour les 6-9 ans ou encore "All together" pour les 13-15 ans ; mais aussi ceux de Joke van Leeuwen : "Libérez mon frère" et "Tchip Tchip". 

Laika in the stars

D'autres ne sont traduits qu'en anglais comme ceux de Bibi Dumon Tak qui a reçu le grand prix Theo Thijssen pour l'ensemble de son oeuvre, avec "Het koeienboek" (The Cow Book), "Laika in the stars" Photo, "Latina King", et le recueil de poésie "Leave a message in the sand".

Sources : le site les plats pays  et ce document dédié à la littérature jeunesse après la seconde guerre mondiale.

Pour aller plus loin  sur les auteurs, le site de la fondation pour la littérature néerlandaise. (anglais)



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Newsletter 1 du 3 avril 2020




Une histoire de moulin


> Le Moulin de Bétinac



Le Moulin de Bétinac, sur la commune de Valiergues, a été construit en 1840. 

Il servait à moudre le grain grâce à la force éolienne. Le vent soufflait dans les pales qui actionnaient un mécanisme permettant de faire tourner la meule "tournante" au-dessus de la meule "dormante". 

A partir du début du XXe siècle, le métier de meunier devint très difficile et les moulins furent abandonnés. Hors d'usage, la gestion du moulin a été confiée à la mairie de Valiergues et une importante restauration a été réalisée dans les années 2000. Aujourd'hui, l'association des "Amis du moulin" continue de le faire vivre. Malgré la diminution de la fréquence et de la force du vent, il peut encore tourner et moudre le grain grâce à un système électrique actionnant le mécanisme.

Sa capacité à utiliser une énergie renouvelable, le vent, était une solution écologique pour produire de la nourriture. 

Connu pour être le dernier moulin à vent encore visible en Corrèze, il est un élément remarquable du Pays d'art et d'histoire des Hautes Terres Corréziennes et de Ventadour.











Vues de l'intérieur du moulin

Crédits Photos : PAH HTCV











> Les moulins aux Pays-Bas


Le premier moulin a été construit aux alentours du 15e siècle à Alkmaar (à 40 km au nord d'Amsterdam), puis de nombreux autres se sont succédés par la suite. 

Principalement à vent, ils sont utilisés pour différents usages. Le moulin de polder a pour fonction le drainage des polders pour pomper l'eau dans les rivières derrière les digues afin de pouvoir cultiver la terre. Puis viennent aussi les fleurons de l'industrie, le moulin à farine, celui à papier et à scie, etc.

Les cinq plus gros moulin au monde (plus de 40 m de haut) sont situés dans la ville de Schiedam (proche de Rotterdam), ils servaient à produire le gin, ceux de Kinderdijk (il en reste 19 aujourd'hui classés au patrimoine de l'Unesco) étaient destinés quand à eux à assécher les polders. Bien sûr il en existe de nombreux autres dans la plupart des villes néerlandaises, comme Leiden, Haarlem, Maastricht etc... 
Voir pour cela le site Holland.com


On trouve aujourd'hui à Koog aan de Zaan dans la banlieue d'Amsterdam, un musée à ciel ouvert où l'ont peut encore admirer les moulins en fonctionnement.
Plus d'infos sur le site Et pourtant elle tourne


Divers moulins

Crédits photos : 
Hastag Voyage













Planchettes de lutin pour constructions originales


> Les KAPLA®

Ces "KAbouter PLAnkjes" ou "planchettes de lutin" ont vu le jour lors de la construction d’un château en pierre dans le midi de la France. 

C'est Tom van der Bruggen un hollandais passionné d’architecture qui rêvait de construire un château en France, avec des tourelles, des douves etc... 

En réalisant sa maquette, il s'aperçoit vite qu'il n'a pas les bons outils. 
Après plusieurs essais, il crée une planchette en bois aux proportions particulières : 3 épaisseurs pour 1 largeur et 5 largeurs pour 1 longueur, qui s’avère ainsi la plus apte à tout construire sans attache ni point de fixation. Au départ en couleur bois naturel, il en existe désormais de toutes les couleurs.


> L'architecture néerlandaise

Ce n'est que depuis le début du 21e siècle, grâce notamment au pavillon conçu par l’agence MVRDV pour l'Expo 2000 à Hanovre, que les Pays-Bas sont devenus une destination touristique de plus en plus appréciée des amateurs d’architecture.

Pendant Moyen-Age et jusqu'à la Renaissance, le pays s'est inspiré d'autres mouvements et de nombreuses influences extérieures pour créer ses bâtiments, églises etc... (celtes, carolingiens, style roman puis gothique).

Au 16e siècle, les architectes (Jacob van Campen (1595-1657), Lieven de Key (vers 1560-1627) et Hendrik de Keyser (1565-1621) ) commencent à influencer l'architecture d'autres pays comme l'Angleterre et l'Allemagne.

Le 17e siècle fut une période importante de constructions et de développement des canaux dans de nombreuses villes et ainsi vinrent les maisons de marchands et de riches bourgeois.

Il faut attendre le 19e siècle pour que les architectes développent un style propre. Les villes, l'industrie, la culture, l'éducation se développent. Parmi eux, il y a Adolf Leonard van Gendt (Concertgebouw, le nouveau bâtiment du Théâtre de la ville, tous deux Amsterdam) et Peter Kuipers (Rijksmuseum, Gare centrale d’Amsterdam).

Puis au 20e Hendrik Berlage (Musée Municipal de La Haye) a jeté les bases d’une vision rationaliste avec des locaux qui deviennent polyfonctionnels. De nombreux groupes aux tendances différentes voit le jour : l'"Ecole d'Amsterdam", le groupe "Style", la génération du "Forum" et dans les années 50-60, l'architecture se rapproche étroitement du design. 

L’architecture moderne aux Pays-Bas se caractérise par une variété de formes, de praticité, d’orientation environnementale et d’originalité. Les grands architectes sont : Rem Koolhaas, Winy Maas, Jacob van Rijs, Natalie de Vries, Mark Hemel, René van Zuuk, Ben van Berkel, l'agence West 8, le duo Wiel Arets ou encore Willem Jan Neutelings.



La culture du cannabis


> La situation aux Pays-Bas

Les Pays-Bas sont considérés comme le paradis du cannabis. Pourtant, malgré les célèbres coffeeshops d’Amsterdam, le cannabis y est techniquement illégal, bien que la consommation soit tolérée (jusqu'à 5g par jour). Les autorités cherchent cependant à réformer l’approche actuelle. Le gouvernement a décidé de superviser la production de cannabis, qu'il va confier à des producteurs triés sur le volet. La distribution aux consommateurs sera assurée via les mairies. L'objectif de cette mesure inédite dans l'Union Européenne  : faire de l'ombre aux réseaux mafieux en proposant aux coffee-shops une alternative légale à leur approvisionnement. La loi entrera en vigueur en 2021.


> En France : du plant au médicament

Alors que la France expérimentera le cannabis thérapeutique à partir de septembre 2020, la Creuse fait office de département-test pour sa culture. 

Ce sujet d'actualité a ces derniers temps était relayé dans la presse (voir article du 5 et du 9 mars dans le quotidien La Montagne). 

C'est la raison pour laquelle, la Médiathèque Haute-Corrèze s'associe avec le cinéma d'Ussel pour proposer (date reportée en septembre) une soirée spéciale autour du cannabis thérapeutique en traitant des volets judiciaires, sanitaires et économiques.

Ainsi le Docteur Olivier Bertrand de Norml, Vanessa Buisson et Mélanie Barse, chargées de prévention pour l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) 23, l'agricultuer Jouany Chatoux qui s’est lancé dans la production pilote de cannabis à Gentioux-Pigerolles sur le plateau de Millevaches (en Creuse), ainsi qu’un patient traité au cannabis thérapeutique animeront un débat sur le sujet.

Par ailleurs, le film "Les Promesses du chanvre" de Suzanne Chupin sera projeté et un débat à l'issue du film permettra de poursuivre la discussion.
Pour voir un extrait du film